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vendredi 1 février 2013

Elayaraja : La beauté des dravidiennes

Lumière et ombre


Non, l'image ci-dessus n'est pas une photo mais une peinture à l'huile d'une des figures montantes de la scène artistique en Inde : Elayaraja. Ses tableaux nous montrent généralement des jeunes femmes, de souche dravidienne, vaquant à des travaux domestiques ou saisies dans l'intimité de leur foyer à lire, à écrire, à rêver ou tout simplement à poser pour l'artiste. En regardant ces scènes, on effectue immédiatement le rapprochement avec les œuvres de l'illustre Raja Ravi Varma qui s'était également rendu célèbre par ses portraits de femmes en sari du sud de l'Inde. Interrogé à ce sujet [1], l'artiste répond qu'il fut essentiellement élevé par ses sœurs, cousines et tantes qui passaient la plus grande partie de leur temps dans les cuisines au milieu des ustensiles et des produits alimentaires.
Elayaraja est né en 1979 dans l'état du Tamil-Nadu. Onzième enfant d'une famille modeste dont le père était charpentier, l'artiste se souvient d'un temps où le moindre crayon de couleur semblait un luxe inaccessible pour lui. C'est au contact de son père qu'il aidait dans son travail après ses cours en gravant des motifs sur le bois, qu'il recevra sa première initiation à un travail d'ordre esthétique. Adolescent, il sillonnera à bicyclette la campagne pour peindre à l'aquarelle des vignettes de la vie rurale et villageoise. Grâce à l'encouragement de quelques professeurs qui remarquèrent son talent et l'engagèrent à persévérer dans cette voie, le jeune homme se décidera pour un cursus artistique à l'école des Beaux-Arts de Kumbakonam. Pour financer ses études, il multipliera les petits boulots, travaillera comme animateur commercial, proposera ses services de peintre pour décorer les devantures ou les enseignes des magasins.
Elayaraja fera de la peinture à l'huile son outil de prédilection durant ses années d'université. Il atteindra sur le plan technique une maîtrise éblouissante dans le rendu des textures, des matières, de la lumière, du clair-obscur. Il suffit de regarder n'importe lequel de ses tableaux pour constater le niveau de réalisme quasi-photographique qu'il parvient à conférer aux scènes représentées.
L'artiste puise l'essentiel de son inspiration dans la campagne du Tamil-Nadu qu'il parcourt armé de son appareil photo. Il capture les scènes qui suscitent sa curiosité ou le touchent dans sa sensibilité puis les reproduit en atelier sur ses toiles. Les visages recueillent une attention toute particulière de la part de l'artiste lorsqu'il peint ses tableaux. C'est sur eux qu'il passe le plus de temps. Comme il nous le confie, un visage doit "refléter tout la fois un sentiment de joie, un sourire tendre, une pointe de curiosité dans le regard, un calme indicible...".
Aujourd'hui, Elayaraja a acquis en Inde une notoriété qu'il n'avait jamais osé rêver à ses débuts. Sa première toile s'était vendue à la somme dérisoire de cent roupie (environ 2 €). Ses œuvres atteignent maintenant des sommes plus que confortables et lui permettent de se consacrer entièrement à son travail d'artiste. C'est avec émotion qu'en fin d'interview le peintre évoque la visite qu'il reçut un jour d'un vieux miniaturiste de Tirunelveli qui fit le déplacement exprès jusqu'à Chennai (où il vit) pour le bénir. En signe de profond respect, le vieillard prit sa main entre les siennes pour y déposer un baiser révérencieux. 

[1] Les éléments biographiques de ce billet viennent d'une interview accordée par l'artiste au journal The Hindu, le 01/05/2012. Pour lire l'intégralité de l'article, cliquer ici.

Fillette travaillant, 2008. On admirera le rendu stupéfiant dans les matières, la lumière, et le souci du détail dignes des plus grands maîtres européens du XIXe siècle

Broyage du riz

Fillette avec pigeon
Une fillette

Fillette, 2009
Elayaraja

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