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lundi 5 novembre 2012

William Dalrymple, Le Moghol Blanc, aux éditions Noir sur Blanc

4e de couverture :

James Achilles Kirkpatrick débarque sur la côte orientale de l'Inde en 1779, habité par une dévorante ambition d'officier dans l'armée de Madras de la Compagnie anglaise des Indes orientales ; il est fort désireux de se faire un grand nom dans la conquête et l'assujettissement du sous-continent indien. Mais, ironie de l'Histoire, le destin en décide autrement, et c'est lui qui est conquis, non par une armée, mais par une princesse indienne et musulmane. En effet, Kirkpatrick vient d'être nommé, à l'âge de 34 ans, pendant l'insupportable été caniculaire de 1797, Lord Résident britannique de la Compagnie anglaise des Indes orientales à la cour du nizam d'Hyderabad, où il aperçoit Khair un-Nissa, "La Plus Admirable d'Entre Toutes", une sublime beauté âgée de seulement 14 ans, petite-nièce du premier ministre du nizam et descendante du Prophète. Tombé fou amoureux de Khair, au point d'en oublier toute ambition, il relève de nombreux défis afin de l'épouser. Khair, déjà fiancée à un noble d'Hyderabad, vit enfermée derrière le purdah, ce lourd rideau qui soustrait les femmes résidant dans le zenana, le harem, au regard des hommes. Kirkpatrick se convertit à l'islam et épouse enfin la bégum Khair un-Nissa en 1800. Selon certaines sources indiennes, il devint même agent double au service d'Hyderabad contre les intérêts de la couronne. Il n'existe personne d'autre que William Dalrymple pour transformer l'histoire vraie d'un grand amour entre un diplomate anglais et une princesse indienne en une envoûtante et brûlante saga mêlant passion, séduction et trahison sur fond d'intrigues de harem et d'espionnage. Le Moghol Blanc déroule, en une grandiose fresque épicée, l'histoire colorée et souvent turbulente de l'Inde au XVIIIe siècle.

Avis personnel :

Avec Le Moghol Blanc, nous sommes transportés dans l’Inde moghole de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle. Les britanniques commencent à étendre doucement mais sûrement leur emprise sur tout le pays. L’hégémonie moghole réalisée quelques décennies plus tôt par Aurangzeb est sérieusement entamée par l’émergence dans les provinces de l'Empire de sultanats locaux qui se constituent des fiefs aussi étendus que la France. Ces principautés sont à l’apogée de leurs puissances militaire et financière. Leur cour brille par l’élégance et l’extrême raffinement d'une vie culturelle, artistique et intellectuelle intenses. On s’arrache à prix d’or les poètes. Les courtisanes rivalisent entre elles de trésors d’ingéniosité pour distraire et émerveiller par leurs talents artistiques ou leurs charmes l'assistance des notables. La langue ourdoue, en plein essor, commence à supplanter le Persan et devient le moyen d’expression privilégié des poètes qui composent des ghazals (poèmes lyriques) et se livrent à des joutes poétiques lors des soirées de mushaïras (poèsie) organisées dans les havélis (villas luxueuses) et les palais. Parmi les européens qui s’aventurent dans ces sultanats, nombreux sont ceux qui tombant sous le charme de cette vie de cour fastueuse, adoptent alors le mode de vie de leurs princes, s'habillent selon la mode moghole, épousent des bibis indiennes, se constituent des harem et pour certains se convertissent même à l'Islam. Les indiens désignaient ces européens de moghols blancs.
Le livre nous dépeint une époque où la religion du Prophète Muhammad fascinait les occidentaux, elle était copiée et enviée, admirée et respectée. Avec l’emprise croissante de la puissance britannique sur l’Inde et le rapport des forces s’inversant au fil du temps, les Anglais adoptèreront une attitude de plus en plus distante, méprisante voire arrogante envers leurs sujets indiens. Cette attitude conduira à la révolte des Cipayes en 1857, la plus grande mutinerie que la Couronne britannique ait jamais eue à faire face dans ses colonies. Cette guerre sera la première d'une longue série dans la lutte pour l'indépendance de l'Inde. La terrible répression que vont mener les Anglais aboutira à l'extinction de la prestigieuse dynastie des moghols avec la déposition de son dernier souverain en 1857, le très affable Bahadur Shah Zafar.
Mais le Moghol Blanc est avant tout une histoire d'amour entre un major de l'armée britannique, James Kirkpatrick, et la belle Khair-un-Nissa, fille d'un notable musulman. William Dalrymple, tout au long des quelques cinq cents pages, parvient à nous tenir en haleine avec leur idylle en distillant avec brio les multiples rebondissements. Pour la reconstituer, il s'est essentiellement appuyé sur une abondante relation épistolaire laissée par les différents acteurs de l'histoire.
Le livre est un monument d’érudition, pourtant à aucun moment il ne sombre dans l’académisme grâce au talent de vulgarisateur de l’auteur. Le Moghol Blanc enchantera tous les dilettantes tant il regorge de digressions sur la vie culturelle, urbaine, et sociale à l'époque moghole.  Le lecteur y découvrira une époque où l'Islam était synonyme de culture, de raffinement, d'art de vivre, d'élégance et de beauté.

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