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samedi 26 janvier 2013

Amrita Sher-Gil : Mort d'une icône

Amrita Sher-Gil


Traduction de l'extrait d'un article par le journaliste et écrivain Khalid Hasan paru dans le Friday Times au Pakistan :

"Un mystère a toujours entouré la mort d’Amrita. Est-elle morte d’un empoisonnement alimentaire (elle avait été prendre un thé à la maison des Abdul Qadir où elle avait mangé des pakora [beignets] qui ne passèrent pas) ou de quelque chose de plus sinistre ? Khushwant Singh [1] – comme à son habitude – n’a pas écrit sur elle de manière très aimable. Il affirme que son décès fait suite à un avortement réalisé par son mari de manière bâclé : une plaie se serait infectée provoquant une hémorragie importante. Victor [2] n’a sollicité d’aide que lorsqu'il fut trop tard. Y. Dalmia écrit que Helen Chaman Lal a trouvé Amrita en train d'agoniser. Deux médecins, Dr. Sikri et Dr. Kalisch, un allemand, furent demandés d’urgence et constatèrent qu'une péritonite s’était déclarée et que les intestins étaient perforés. Autour de minuit, le 5 Déc. 1941, Amrita Sher-Gil décéda.
Son père et sa mère, qui étaient à Simla, arrivèrent précipitamment à Lahore le 7 Décembre. Son père écrivit dans une lettre, « le corps d’Amrita a été transporté dans un crématorium. Ces doigts qui avaient peint et ce cerveau qui avait imaginé ses œuvres, recevant leur inspiration de l’Esprit éternel, retournaient aux éléments de la terre sous nos yeux. Elle avait été conçue à Lahore et la mort semblait avoir conspiré avec la vie pour libérer son esprit de sa chrysalide dans cette même ville."
Iqbal Singh [3], qui apparemment avait succombé aux charmes de la belle et émancipée Amrita, écrivit : « Le corps d’Amrita avait été placé dans un corbillard noir. Il était recouvert d’un châle en Cachemire. Au dernier instant, quelqu’un constata qu’aucune disposition n'avait été prise pour disposer des fleurs sur le corps. Des amis, qui possédaient un jardin dans leurs maisons, coururent en chercher quelques unes. Il n’y avait guère de monde – à peine 30 ou 40 personnes - presque tous assis dans leur voiture. Aussi, le cortège se fraya un chemin rapidement à travers les bazars, dépassa la mosquée Badshahi et le fort de Lahore puis atteignit les ghats [4] situés sur la rive gauche de la Ravi. Une courte cérémonie religieuse selon le rite sikh fut célébrée… Le dernier rituel fut accompli par le père d’Amrita, Umrao Singh. Pendant que je regardais assis le corps de cette belle et élégante Amrita se consumer dans le brasier, je me rappelais m’être dit après l'avoir vu la première fois : « Nous ne reverrons jamais quelqu’un comme elle. »
Amrita ne fait plus qu’un avec la terre de Lahore. Quelle tristesse de constater qu’en cette ville où elle a choisi de vivre, il n’y ait personne pour avoir songé à élever un mémorial en son honneur ou ne serait-ce qu'apposer une simple plaque commémorative à l'endroit où elle vécut, au 23 rue Sir Ganga Ram, en souvenir de cette artiste-peintre qui a laissé sa marque dans un monde où elle n'était destinée à y séjourner que pour un laps de temps très court.[5]"

[1] Journaliste et écrivain
[2] Victor Egan, cousin et mari d'Amrita. Il était médecin.
[3] Journaliste et auteur d'une biographie d'Amrita Sher-Gil
[4] Les ghats sont les escaliers situés sur le bord des cours d'eau, des fleuves...
[5] Amrita, née en 1913 à Budapest d'un père sikh et d'une mère hongroise mourut à l'âge de 28 ans, laissant derrière elle une œuvre picturale majeure dans l'histoire de l'art en Inde. Amrita passe pour avoir introduit la modernité dans la peinture indienne avec des influences provenant du fauvisme, de l'art abstrait, du cubisme...

Auto-portrait avec chevalet

Nu couché, Amrita Sher-Gil

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