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jeudi 10 janvier 2013

Le Hamza Nama (Le Livre de Hamza)

Le démon Arghan apporte un coffre rempli d'armes, 1562-1577, Epoque moghole, 67 X 52 cm., Brooklyn Museum. Émergeant des eaux turbulentes, le démon Arghan, à l'aspect monstrueux, vole au secours de l'Emir Hamza en le ravitaillant avec une malle pleine d'armements. Hamza est représenté avec tous les attributs de la souveraineté (dais, estrade, chasse-mouche agité sur lui...). On remarquera que les personnages sont vêtus selon la mode moghole bien que le récit se déroule durant l'apostolat de Muhammad.


Quelques années après son accession au pouvoir en 1556, à l'âge de quatorze ans, le jeune souverain moghol Akbar, tout feu tout flamme, à l'imagination débordante et enflammée par les prouesses guerrières des héros du passé, ordonne en 1562-64 la réalisation d'une oeuvre monumentale récapitulant les exploits héroïques et légendaires de l'Emir Hamza, l'oncle du Prophète Muhammad. Ce sera le Hamza Nama ou le Livre de Hamza. Le projet s'étalera sur une quinzaine d'année, mobilisera plus d'une centaine d'artistes indiens, et sera placé sous la direction de deux éminents peintres persans Abd al-Samad et Mir Sayyed Ali.
Le livre comprendra une quinzaine de volumes, chacun illustré par au moins une centaine de peintures, d'un format exceptionnel (75 X 55 cm. environ), exécutées sur des morceaux de tissus collés sur du papier cartonné avec au verso le récit des scènes représentées. Au vu de la dimension des pages, on pense que le livre devait être lu en audience publique, devant des spectateurs, lors de soirées de divertissement. Les peintures devaient être brandies à bout de bras pour servir d'illustrations. Il faut garder à l'esprit que la geste de Hamza était composée d'un ensemble de légendes que l'on se transmettait oralement de génération en génération. Elles étaient colportées à travers le monde musulman par des ménestrels ou des soufis gyrovagues.
Quand on feuillette les peintures, on reste frappé par l'énergie, le tumulte, la fébrilité jubilatoire qui se dégagent des compositions. Les eaux forment des remous boursouflés où naviguent d'étranges et fantastiques créatures prêtes à dévorer hommes, bêtes et bateaux. Les personnages s'affairent dans tous les sens en une joyeuse sarabande. Les animaux, grands ou petits, pullulent et se mélangent aux hommes dans une joyeuse confusion. C'est tout un tourbillon de couleurs, de formes et de figures qui s'étale sur toute la surface de la page pour le plus grand bonheur des yeux. On demeure étourdi par la quantité de détails à relever, à observer, à admirer. Pourtant, il faut bien avouer que la qualité des peintures est inégale. Les diverses influences persane, indienne et européenne au sein de l'atelier ont conduit à un éclectisme artistique qui, vu l'ampleur de la tâche, souffre d'un manque de cohérence et d'unité. Mais c'est aussi pour ces défauts que le Hamza Nama constitue un document unique pour l'histoire de l'art. Il nous permet de suivre l'émergence et l'élaboration d'une identité artistique spécifiquement moghole tout au long des années consacrées à sa réalisation.
De ce magnifique livre, qui devait contenir des milliers de pages, à peine deux cents sont parvenus jusqu'à nous, le reste ayant été perdu au cours des aléas de l'histoire mouvementée de l'Inde. Mais, ils nous donnent un aperçu sur l'ambition affichée par les souverains moghols de produire sur le sol indien des œuvres d'art en mesure de rivaliser avec les plus grandes réalisations picturales du monde persan.

La page illustrée du Hamza Nama était composée de quatre couches successives. La peinture, réalisée sur du tissu, était collée sur un carton. Le texte, calligraphié sur une feuille de papier, était collé sur un morceau de tissu. Ce tissu était ensuite plaqué sur le dos du carton formant ainsi le verso de l'image.


Un roi décapite un démon, 1565-1577, Ecole moghole, V&A Museum. Un souverain, reconnaissable à son aigrette, attrape par les cheveux un démon pour le tuer. On reconnait les fameux nuages chinois provenant de l'influence persane. Les témoins de la scène de bravoure sont représentés dans des poses convenues de surprise, d'étonnement ou d'admiration.

Amr, ami de Hamza, s'introduit par ruse dans le château des sorciers en se faisant passer pour un chirurgien. Après les avoir drogués, il délivre un compagnon retenu par eux.

Le géant Zumuddur reçoit des visiteurs dans son repaire dans les montagnes.


Hamza, tué à la bataille d'Uhud, est décapité et mutilé par Hind bint Utbah

Le récit relatif à la scène était calligraphié sur une page collée au dos de l'image

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