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dimanche 17 mars 2013

Lal Ded : une femme mystique du Cachemire


Prince et femmes visitant une ascète la nuit, V&A Museum, Ecole moghole, XVIIIe siècle


Lal Ded ou Lalleshwari, est avec Mirabaï, l'une des plus grandes figures féminines de la mystique en Inde. Elle vécut au XIVe siècle dans la région du Cachemire et composa des poèmes appelés Vakhs (paroles, vers). Ils expriment un amour inconditionnel pour le divin et exhortent les hommes à rechercher avant tout la connaissance de soi par-delà les obligations religieuses légales ou la pratique ascétique. Les vers, par leur concision et leur répertoire imagée, frappent la conscience des lecteurs comme des éclairs illuminant les ténèbres de la nuit. Lal Ded fut aimée, reconnue et vénérée par les différentes communautés confessionnelles du Cachemire. Hindous et musulmans la surnomment affectueusement Lalla Didi (grande sœur Lalla) ou Lalla Yogini (l'ascète Lalla) ou encore Lalla 'arifa (la mystique Lalla). Mais elle est généralement désignée par le sobriquet de Lala Ded qui signifie en langage populaire "Grand-mère Lal" et en langage littéraire "Lal la matrice" sans doute en référence à la notion de fertilité attachée aux déesses dans le panthéon hindou. Nombreuses sont les similitudes entre Lal Ded et Mirabai. Comme la sainte du Rajasthan, Lal Ded fut mariée encore enfant, à l'âge précoce de 12 ans. Une fois installée au domicile conjugal, elle fut maltraitée par sa belle-mère et délaissée par son mari. A l'âge de 24 ans, elle s'échappa de l'emprise familiale pour vivre une vie de ménestrel et de gyrovague itinérant parcourant le Cachemire en disciple de Shiva et survivant grâce à l'aumône des gens charitables.

Quelques Vakhs :

Quand mon esprit fut purifié de toutes les impuretés
Comme un miroir de sa poussière et de sa saleté
Je reconnus le Soi en moi :
Quand je Le vis s'écouler en moi,
Je réalisais qu'Il était Tout et que je n'étais rien.

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Moi, Lalla, je suis délibérément entrée par les portes d'un jardin
Là, ô Joie, j'y ai trouvé Shiva uni à Shakti
A l'instant même, je m'absorbais à boire l'eau d'un lac semblable à un nectar
Immunisée contre la douleur suis-je devenue,
Morte que je suis au monde, mais pourtant parfaitement en vie.

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J'ai brûlé l'impûreté de mon âme
J'ai mis à mort mon coeur et toutes mes passions.
J'ai étalé la bordure de mes vêtements et me suis assise.
Là, à genoux, dans un don total de moi-même à Lui.
Ma renommé à moi, Lalla, se répand au loin. (trad. Maïna Kataki)

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