Auteur anonyme. Portrait de John Wombwell en costume indien fuamant le houka, vers 1790, gouache sur papier, Fondation Custodia,Paris. |
John Wombwell faisait partie de ces européens que l'on appelait les moghols blancs. Ils étaient ainsi désignés car ils avaient adopté les us et coutumes de leurs souverains moghol. Ils s'habillaient à l'indienne, parlaient le ourdou, nombre d'entre eux se convertirent à l'Islam, essentiellement dans sa forme chiite, pratiquèrent la polygamie et constituèrent même au sein de leurs demeures luxueuses un harem comprenant plusieurs dizaines de concubines.
John Wombwell était comptable au service des Nababs (princes) de Lucknow, ville qui devint célèbre au début du XVIIIe siècle pour sa richesse et le raffinement sans pareil de sa culture. Lucknow attira les artistes du monde entier et sut assimiler avec une ouverture d'esprit remarquable toutes les influences culturelles venues d'ailleurs.
Le tableau ci-dessus est un bon exemple du syncrétisme artistique pratiqué à Lucknow. On peut relever chez l'artiste une forte influence européenne au sein d'une composition aux motifs traditionnels propre à l'école moghole. John Wombwell selon l'usage consacré est représenté sur une terrasse à balustrade et fume le houka. Cette pipe à eau fut très en vogue au début du XVIIIe siècle dans l'empire moghol, la beauté et le luxe du narghilé indiquaient le statut social de son propriétaire. A côté de ces éléments classiques, on constatera que les ciels dorés ou mauves des miniatures persanes ont cédé la place à une description plus réaliste de la nature, de même l'artiste a introduit la perspective et créé un champ en profondeur avec ces arbres minuscules alignés tels de petits soldats sur l'autre rive. Le peintre a également distillé en touches légères des effets d'ombre sur les visages et les mains des personnages et respecté la proportionnalité au niveau des formes anatomiques. Relevons également que le tableau est essentiellement constitué de plans horizontaux dont l'artiste parvient avec bonheur à rompre la monotonie par les enroulements du tuyau du narghilé, les arrondis du turban et du grand coussin ainsi que par les motifs sinueux du tapis. Enfin, on remarquera la silhouette altière du page contrastant avec celle empâtée de son maître. Avec son chasse-mouches formant une sorte d'aile dans son dos, sa tenue blanche réhaussée d'un turban et d'une ceinture écarlates, le valet possède l'allure singulière d'un ange gardien veillant sur le repos de son maître.
John Wombwell était comptable au service des Nababs (princes) de Lucknow, ville qui devint célèbre au début du XVIIIe siècle pour sa richesse et le raffinement sans pareil de sa culture. Lucknow attira les artistes du monde entier et sut assimiler avec une ouverture d'esprit remarquable toutes les influences culturelles venues d'ailleurs.
Le tableau ci-dessus est un bon exemple du syncrétisme artistique pratiqué à Lucknow. On peut relever chez l'artiste une forte influence européenne au sein d'une composition aux motifs traditionnels propre à l'école moghole. John Wombwell selon l'usage consacré est représenté sur une terrasse à balustrade et fume le houka. Cette pipe à eau fut très en vogue au début du XVIIIe siècle dans l'empire moghol, la beauté et le luxe du narghilé indiquaient le statut social de son propriétaire. A côté de ces éléments classiques, on constatera que les ciels dorés ou mauves des miniatures persanes ont cédé la place à une description plus réaliste de la nature, de même l'artiste a introduit la perspective et créé un champ en profondeur avec ces arbres minuscules alignés tels de petits soldats sur l'autre rive. Le peintre a également distillé en touches légères des effets d'ombre sur les visages et les mains des personnages et respecté la proportionnalité au niveau des formes anatomiques. Relevons également que le tableau est essentiellement constitué de plans horizontaux dont l'artiste parvient avec bonheur à rompre la monotonie par les enroulements du tuyau du narghilé, les arrondis du turban et du grand coussin ainsi que par les motifs sinueux du tapis. Enfin, on remarquera la silhouette altière du page contrastant avec celle empâtée de son maître. Avec son chasse-mouches formant une sorte d'aile dans son dos, sa tenue blanche réhaussée d'un turban et d'une ceinture écarlates, le valet possède l'allure singulière d'un ange gardien veillant sur le repos de son maître.
Sur ces moghols blancs et cette période d'effervescence culturelle à la cour des Nababs, on lira le passionnant livre de William Dalrymple, Le moghol blanc, aux Editions Noir sur blanc.
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