On connaît Avicenne (m. en 1037), le grand médecin, le grand philosophe. Voici Avicenne, le mystique, un visage moins connu de cet éminent savant.
Tombée du plus élevé des cieux, une colombe est en toi, noble et fière
Nul voile ne la cache et pourtant nul regard, même d'initié ne la voit.
Malgré elle en toi, peut-être souffrira-t-elle un jour de te quitter.
D'abord révoltée, elle a peine à s'adapter, puis s'est habituée
à ce corps pour elle désert et vide ;
Elle a fini, je crois, par oublier son monde originel
dont elle était inconsolable.
Elle a quitté pour toi son séjour céleste pour tomber en ce terrain aride.
La lourde matière s'est attachée à elle et elle a vécu
en ton corps, ruine périssable.
A évoquer sa vie au monde des esprits, elle pleure des larmes sans fin.
Et jette sa plainte sur ces vestiges, jouets des quatre vents.
L'épais réseau l'enserre, une cage la tient éloignée de l'immense maison
Jusqu'au moment du départ vers le foyer des âmes et
le champ sans mesure
Alors séparée de ton corps de poussière désormais seul.
Elle dormait et, le voile levé, voit ce que ses yeux de sommeil ne pouvaient voir.
Elle roucoule alors du sommet du Haut-Mont,
la Connaissance y porte les plus faibles.
Qu'est-est descendue des Cieux vers ce bas-monde misérable ?
Si Dieu l'y a précipitée, Son intentiion reste cachée
au plus subtil entendement des hommes.
[Extrait]
Avicenne
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