Miniature extraite du Jardin de la Rose de Djami, XVIe siècle, Arthur Sackler Gallery, Washington |
"Le peintre chinois, amoureux de la nature, observateur curieux des êtres et des choses, s'efforce d'en exprimer les aspects fugitifs : la cascade qui ruisselle, le nuage qui coiffe la montagne, le voyageur qui fuit devant l'orage ; et il concilie le goût du pittoresque avec le sens du décor. Le miniaturiste persan, sauf exception, se soucie peu d'exprimer la vie qui l'entoure. Le réalise n'est pas son fait. Sensible cependant à la beauté des jardin, il recrée avec des éléments qu'il leur emprunte un monde élégant mais irréel. Il éclaire le théâtre et les acteurs d'une lumière égale et diffuse, qui laisse aux objets leur forme arrêtée et leur pureté aux couleurs. Quel que soit le plan où se situent les figures, l'éloignement n'en fait varier ni le ton, ni la valeur, ni même l'échelle. La perspective des architectures est fantaisiste et déconcertante. Les corps sont d'une anatomie sommaire et, si la mimique est souvent expressive, les visages figés ne reflètent aucun sentiment. Cependant ces déficiences ne compromettent pas la valeur propre de la miniature persane, qui est tout autre chose qu'un tableau, mais plutôt une oeuvre décorative à la manière d'un tapis ou d'un vitrail, une image harmonieuse et riche, pour tout dire, une fête pour les yeux."
Georges Marçais, La vie musulmane d'heir vue par Mohammed Racim, Paris
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